Alors que la population haïtienne vit dans une insécurité permanente, incapable de se nourrir correctement, le pouvoir en place vient d’annoncer l’envoi d’une délégation présidentielle de 21 personnes à New York, pour la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies (23 au 26 septembre 2025).
Un document officiel du Secrétariat Général de la Présidence confirme la composition de ce groupe qui, en plus des diplomates, comprend l’épouse du Conseiller-Président Laurent Saint-Cyr, des conseillers, des experts en communication, un photographe, un responsable des réseaux sociaux et pas moins de cinq agents de sécurité.
Un tel déplacement implique des dépenses faramineuses : billets d’avion, hôtels new-yorkais, per diem, transports et logistique. En période de crise budgétaire, ce voyage pourrait coûter plusieurs centaines de milliers de dollars à l’État haïtien. Tout cela pour des discours protocolaires qui ne changeront en rien la misère quotidienne du pays.
Dans le même temps, les Haïtiens vivent un calvaire. L’insécurité ravage les quartiers, les hôpitaux manquent de médicaments, les écoles ferment, et des milliers de familles ne savent pas comment assurer un seul repas par jour. Face à ce tableau sombre, l’image d’une délégation pléthorique, voyageant aux frais du contribuable, résonne comme une insulte à la souffrance du peuple.
Diplomatie ou tourisme politique ?
La question est inévitable : quelle utilité pour Haïti d’envoyer 21 personnes à New York ? Que peuvent-ils accomplir de plus qu’une équipe réduite et compétente ? Pour de nombreux observateurs, il s’agit moins d’un effort diplomatique que d’une nouvelle occasion de privilèges et de voyages pour l’entourage du pouvoir.
À l’heure où Haïti s’effondre, cette démonstration d’arrogance et de déconnexion traduit l’incapacité du gouvernement à prioriser l’essentiel : nourrir, protéger et soigner sa population. Une fois encore, le luxe des élites contraste brutalement avec la misère des masses.
[Luckson Pierre]
























