Tôt dans la matinée du lundi 15 septembre 2025, le commissariat de Liancourt, dans le département de l’Artibonite, est tombé sous le contrôle du redouté gang Gran Grif.
Selon des témoignages recueillis sur place, les assaillants, lourdement armés, ont attaqué le bâtiment de la Police nationale d’Haïti (PNH) par surprise. Pris de court et privés de renforts, les policiers présents ont été contraints d’abandonner leur poste et de fuir, laissant l’infrastructure aux mains des criminels.
Le commissariat a été incendié et partiellement détruit. Plusieurs équipements logistiques essentiels à la PNH ont été réduits en cendres, marquant un nouveau revers pour l’institution déjà fragilisée par la multiplication des attaques contre ses installations à travers le pays.
Depuis plusieurs mois, l’Artibonite est le théâtre de violents affrontements entre les gangs et les forces de l’ordre. La prise du commissariat de Liancourt s’inscrit dans une stratégie d’intimidation et de conquête territoriale menée par le gang Gran Grif, qui étend progressivement son emprise dans la région.
La perte de cette base policière illustre l’isolement des agents, souvent dépourvus de moyens suffisants et de soutien opérationnel. Ce nouvel épisode risque d’accentuer le sentiment d’abandon des populations locales, déjà victimes d’extorsions, d’enlèvements et de violences armées.
La chute du commissariat de Liancourt est plus qu’un revers militaire : c’est un symbole de la fragilisation de l’autorité de l’État.
- Les gangs ciblent désormais directement les institutions régaliennes.
- La PNH, sous-équipée, peine à protéger ses propres bases.
- Les populations civiles se retrouvent livrées à elles-mêmes, exposées à la loi des groupes criminels.
Cet assaut pose une question cruciale : combien de commissariats, de villes et de zones stratégiques l’État peut-il encore perdre avant que son autorité locale ne s’effondre totalement ?
[Luckson Pierre]
























