Dans une récente déclaration, l’artiste #KellyOne a raconté son expérience de travail aux États-Unis : un horaire de 15h à 23h, payé 14 dollars de l’heure. Il explique que c’est un emploi épuisant, où il doit rester debout, sans droit de toucher son téléphone, et sans possibilité de s’asseoir. Une situation qui reflète la réalité de milliers d’Haïtiens de la diaspora, contraints d’accepter des emplois physiquement pénibles et mal rémunérés afin de subvenir à leurs besoins.
Au milieu de cette frustration, Kelly a lâché une phrase qui fait débat :
« Les Haïtiens sont une mauvaise nation, parce que mes fans diraient que je n’ai qu’à rester dans le sport ou la musique, et ils continueraient quand même à me soutenir. »
Ce que décrit Kelly n’est pas exagéré. Beaucoup d’Haïtiens vivant à l’étranger doivent affronter de longues heures de labeur, pour des salaires bas, dans des conditions difficiles. Souvent, leurs proches restés au pays ne mesurent pas l’ampleur des sacrifices. Des artistes, musiciens ou jeunes professionnels sont fréquemment obligés de prendre des emplois loin de l’image publique qu’ils projettent, simplement pour survivre dans un pays où le coût de la vie dépasse largement le salaire minimum.
Qualifier les Haïtiens de “mauvaise nation” est une généralisation injuste, car tous les fans ne réagissent pas ainsi. Mais ces mots traduisent une frustration profonde : celle de se sentir incompris par ceux-là mêmes qui l’admirent. Plus qu’une attaque, il s’agit d’un cri du cœur.
Plutôt que de voir dans ces propos une insulte, nous devrions y lire une invitation à réfléchir sur la manière dont la communauté peut mieux soutenir ses artistes. Le soutien ne devrait pas se limiter aux “likes” sur les réseaux sociaux ou aux applaudissements lors des concerts. Il doit aussi passer par une compréhension réelle de leurs difficultés, par des encouragements concrets, et par un engagement collectif en faveur de meilleures conditions de vie pour les jeunes qui choisissent de travailler honnêtement.
Les paroles de Kelly peuvent blesser, mais elles jaillissent d’une réalité que beaucoup préfèrent ignorer. Plutôt que de se sentir offensés, c’est l’occasion d’écouter cette douleur et de réfléchir à la manière d’être plus solidaires les uns envers les autres dans la quête d’une vie meilleure.
























