Alors que le monde entier avance vers la numérisation et la transparence dans les services publics, la douane de Miragoâne semble figée dans le passé. Ici, les formalités douanières se font encore à la main, avec un simple stylo et une feuille de papier, comme dans les années 1950.
Des photos circulant sur les réseaux sociaux montrent des agents douaniers inscrivant à la main les montants que les citoyens doivent payer pour dédouaner leurs marchandises. Ces chiffres, parfois colossaux, ne sont consignés que sur des bouts de papier, sans aucune traçabilité. Plus choquant encore, plusieurs usagers affirment qu’après avoir payé, il ne leur est remis aucun reçu officiel.
L’absence de système digital favorise un climat d’opacité. Sans registre centralisé, il devient impossible de vérifier si l’argent collecté est réellement versé dans les caisses de l’État. Les risques de manipulation et de détournement sont donc énormes, alimentant une corruption endémique qui fragilise encore davantage l’économie nationale.
À l’heure où de nombreux pays de la Caraïbe ont déjà modernisé leurs systèmes douaniers, la situation de Miragoâne renforce l’image d’un État haïtien incapable de s’adapter aux standards internationaux. Cette lenteur technologique nuit non seulement aux opérateurs économiques locaux, mais aussi à la crédibilité du pays auprès de ses partenaires étrangers.
La question reste entière : pourquoi, en 2025, une institution aussi stratégique que la douane n’est-elle pas encore digitalisée ?
Un investissement relativement modeste dans l’informatique et la formation des agents pourrait transformer en profondeur le fonctionnement du service, limiter les abus et contribuer à restaurer un minimum de confiance dans l’administration publique.
[Luckson Pierre]
























