Des tensions grandissantes sont signalées entre les agents de l’UDMO (Unité Départementale de Maintien d’Ordre) de la Police Nationale d’Haïti (PNH) et les policiers kényans déployés dans le cadre de la mission multinationale en appui à la lutte contre les gangs armés.
Selon plusieurs policiers haïtiens interrogés, notamment ceux actifs dans les opérations contre le groupe criminel « Viv Ansanm », une certaine frustration monte face au comportement jugé « réticent » des éléments kényans. Sur le terrain, notamment dans les quartiers sensibles du bas de la capitale, les policiers kényans refuseraient de s’engager directement à pied, laissant les interventions les plus risquées aux agents haïtiens.
« Ce sont toujours les gars de l’UDMO qui doivent descendre, ouvrir la voie et gérer les zones rouges. Les policiers kényans restent souvent en retrait », confie un agent sous couvert d’anonymat. Les informations obtenues restent partielles, les agents ayant refusé de trop s’étendre sur le sujet par crainte de représailles.
Face à cette situation, plusieurs voix s’élèvent en interne pour appeler le Directeur Général de la PNH, Normil Rameau, à dialoguer avec les responsables de la mission kényane afin de rétablir un meilleur équilibre et une coordination efficace entre les unités.
[Luckson Pierre]