Assez ! Assez de ce cirque nauséabond où l’on traque, humilie et lynche une femme parce qu’elle a osé exister en dehors des cases qu’on lui a assignées. Une vidéo fuitée, et voilà que déferle la meute numérique : pseudo-moralistes, faux pieux et autres justiciers de pacotille se repaissent de son intimité violée. Mais ne nous y trompons pas : ce prétendu « scandale » n’a rien à voir avec la morale. Il s’agit une fois de plus du contrôle patriarcal des corps féminins, déguisé en grand débat public.
Faire l’amour n’est pas un crime. En revanche, diffuser, juger et condamner une femme pour sa sexualité, ça, c’en est un.
Le sexe est un acte humain, ni sacré ni honteux en soi. Mais dans une société obsédée par la pureté féminine, il devient une arme de destruction massive contre celles qui refusent de jouer les saintes ou les putains. Et quand la coupable est une croyante ? L’hystérie collective atteint son paroxysme. Les intégristes hurlent à la trahison, les faux progressistes ricannent en criant à l’hypocrisie religieuse. Mais dans les deux cas, c’est *elle* qu’on piétine. Pas les prédicateurs véreux, pas les abuseurs en costard, pas les institutions qui étouffent les affaires de violences sexuelles. Une femme. Toujours une femme.
Son corps, son choix. Point final.
Qui êtes-vous pour décider ce qu’une femme a le droit de faire de son corps ? L’Église ? Les réseaux sociaux ? Les hommes qui n’ont jamais eu à subir le poids de la honte sexuelle ? La moralité ne se mesure pas à la longueur d’une jupe ni au nombre de partenaires. Elle se juge à la façon dont on traite autrui – et aujourd’hui, cette jeune femme est traitée comme une coupable, alors que les seuls criminels sont ceux qui ont exposé sa vie privée.
L’hypocrisie, la vraie, est là :
– On s’indigne d’une vidéo, mais pas des violences conjugales étouffées par les mêmes communautés religieuses.
– On feint de défendre la « pureté » tout en consommant avidement du porno qui exploite des milliers de femmes.
– On juge une croyante pour un acte consenti, mais on ferme les yeux sur les prêtres pédocriminels protégés par leur institution.
Cette affaire n’est qu’un énième exemple d’une société malade, qui préfère crucifier les femmes plutôt que d’affronter ses propres contradictions. Alors la prochaine fois que vous tombez sur un de ces « scandales », posez-vous ces questions :
1. Qui a vraiment intérêt à ce que cette femme soit humiliée ?
2. **Pourquoi son sexe vous regarde plus que les vrais prédateurs ?
3. Quand cessera-t-on de faire des utérus un terrain de bataille politique et religieux ?
Le jour où nous arrêterons de policer la sexualité des femmes, nous aurons peut-être enfin le droit de parler de morale. En attendant, tous ceux qui ont partagé, commenté ou jugé cette histoire ne sont que les petits soldats d’un système qui tue les femmes à petit feu. Et ça, ce n’est pas une opinion. C’est un fait.