Pendant que des mères haïtiennes enterrent leurs enfants faute de soins, pendant que des familles dorment dans la rue, chassées par la violence, l’État trouve encore les moyens de gaspiller 81 millions de gourdes par an… pour entretenir des conjoints de hauts responsables sans aucun rôle, ni justification.
Oui, vous avez bien lu. 500 000 gourdes par mois, ajoutés à une carte de débit de 250 000 gourdes, offerts à des conjoints de membres du Conseil présidentiel. Aucune fonction, aucune responsabilité, aucun devoir envers la République. Juste le privilège d’être proche du pouvoir.
Ce n’est pas seulement immoral. C’est un acte de trahison envers un peuple à genoux. Un peuple qui mendie l’espoir pendant que certains se gavent d’impunité.
Ce système qui enrichit les puissants et méprise les faibles doit être dénoncé, combattu, renversé. Car ce n’est pas seulement une question de gaspillage. C’est une insulte à la dignité nationale, une gifle aux enseignants non payés, aux hôpitaux abandonnés, aux déplacés oubliés.
Ce n’est pas l’argent qui manque. Ce qui manque, c’est la volonté de servir et non de se servir.
Le moment est venu de dire non. Non à la complaisance. Non à l’indécence. Non à ce système qui, au nom de la transition, perpétue les pires abus.
La population haïtienne mérite mieux. Il mérite des dirigeants responsables. Il mérite qu’on cesse de le voler en plein jour, avec élégance et costume.